Un voyage facile et de courte durée
Dans ses Mémoires d’Outre-Tombe (1849-1850), Chateaubriand dit avoir été tiré de ses réflexions par le gazouillement d’une grive. Envie de musarder, promener, se reconnecter à la nature comme ce grand romantique? Que se cache-t-il derrière ce désir de balade ? Mémonum revient sur l’évolution de nos promenades (du dimanche…).
A travers l’histoire occidentale, l’homme ne cesse de soumettre la nature par l’enclos, l’isolant de ce qu’elle pouvait représenter de sauvage, voire de diabolique. Dans cette action, la technique se substitue dans le temps à l’action divine permettant de domestiquer les milieux naturels.
Dès le dix-neuvième siècle, un début de conscience environnementale émerge, notamment sous l’impulsion de nouvelles valeurs morales et esthétiques mais aussi grâce à un intérêt particulier pour l’histoire naturelle. Des amateurs éclairés osent s’aventurer sur des terrains jusqu’ici considérés comme hostiles.
Mais le dix-neuvième siècle est surtout marqué par l’industrialisation. L’homme ressent alors de plus en plus le désir de s’échapper des villes et s'improvise promeneur dans une relation intime et contemplative avec son environnement.
Le vingtième siècle va se rapprocher des sociétés dites « primitives », notamment par l’ethnographie qui remet en cause le concept de « grand partage » ou la distinction entre nature et culture. Cette vision essentiellement occidentale laisse entrevoir une réconciliation de l’homme avec les autres vivants... mais la distance à parcourir pour cela s'avère encore longue et incertaine.